Prévenir la déshydratation chez les seniors : les bons gestes au quotidien

Une langue sèche, une urine foncée, une sensation de tête qui tourne… Et si c'était plus qu'un simple coup de fatigue ? La déshydratation touche particulièrement les seniors, souvent sans qu'ils s'en rendent compte.

Au grand âge, la perception de la soif diminue, la fonction rénale s'altère, et le corps peine à conserver les bons niveaux d'eau, de sodium et d'énergie nécessaires à son bon fonctionnement. La moindre diarrhée, un épisode de vomissements ou une température corporelle légèrement élevée peut suffire à entraîner un déséquilibre grave. Et les conséquences ne tardent pas : perte de poids, étourdissement, trouble de l'humeur, voire hospitalisation en urgence. Pourtant, une simple vigilance au quotidien – couleur de l'urine, fréquence des boissons, signes sur la peau ou les yeux – peut tout changer.

Cet article vous donne les clés pour reconnaître les signes de déshydratation chez une personne âgée et éviter que cela ne devienne un danger invisible.

Pourquoi les personnes âgées sont-elles plus vulnérables à la déshydratation ?

Avec l'âge, le corps change et ses capacités d'adaptation diminuent. Ce phénomène touche aussi la gestion de l'eau dans l'organisme.

Chez les personnes âgées, la sensation de soif est souvent moins intense, voire absente. Résultat : elles ne boivent pas suffisamment, même lorsque leur corps en a besoin. La diminution de la masse musculaire, qui retient l'eau, accentue encore cette fragilité. 

À cela s'ajoutent parfois des troubles de la mémoire, des douleurs articulaires ou une mobilité réduite, qui compliquent l'accès aux boissons.

Certains traitements médicamenteux (diurétiques, laxatifs…) peuvent également favoriser les pertes hydriques.

Enfin, lors d'un épisode de chaleur ou de fièvre, le corps se déshydrate plus rapidement, sans forcément envoyer de signaux clairs.

Autant de facteurs qui expliquent pourquoi un senior peut se retrouver en situation de déshydratation sans même s'en rendre compte.

C'est pourquoi une vigilance accrue est nécessaire, surtout en période de forte chaleur ou lors de changements dans les habitudes de vie. En tant qu'aidant, votre rôle est essentiel pour anticiper et réagir au moindre signe.

Signes et symptômes de la déshydratation : ce que les aidants doivent surveiller

Il n'est pas toujours facile de détecter la déshydratation chez un proche âgé. Les signes peuvent être discrets au départ, mais ils évoluent vite. Pour éviter les complications, il est essentiel de connaître les principaux indicateurs, qu'ils soient physiques ou comportementaux.

Symptômes physiques à repérer rapidement

Certains signes visibles doivent immédiatement alerter. Une bouche sèche, des lèvres craquelées ou une peau froide et moins élastique sont des indicateurs classiques d'un manque d'eau.

La couleur de l'urine, lorsqu'elle devient foncée, associée à une diminution de la fréquence des mictions, est un indice révélateur. Ces deux signaux sont souvent les premiers à apparaître.

L'hypotension artérielle, qui peut se manifester par des vertiges lors des levers, constitue également une alerte sérieuse.

Chez certains, des yeux cernés ou un pli cutané qui met du temps à disparaître après pincement de la peau sont aussi des indicateurs d'un manque d'hydratation plus profond.

Enfin, chez les personnes âgées, la fatigue est aussi un symptôme fréquent, mais fréquemment banalisé. Elle peut pourtant traduire une déshydratation avancée, au même titre qu'un amaigrissement rapide ou une sensation de chaleur mal tolérée.

Comportements inhabituels et signes cognitifs

La déshydratation peut aussi perturber le comportement. Un proche qui se montre inhabituellement confus, irritable, en proie à une agitation inhabituelle ou à une somnolence excessive mérite une attention particulière. Ces troubles cognitifs passagers sont habituellement liés à un manque d'eau et peuvent s'aggraver rapidement.

Une difficulté d'attention, un changement dans l'état de conscience, ou une perte soudaine de repères doivent aussi alerter. Ces signes, bien que subtils, sont révélateurs d'un déséquilibre en cours.

Une perte d'appétit, des difficultés à marcher ou un repli sur soi sont aussi des signaux à surveiller. Il ne faut jamais les minimiser, surtout lorsqu'ils apparaissent en dehors d'un contexte connu (maladie, traitement récent, etc.).

Face à ces symptômes, une réaction rapide peut tout changer. Mieux vaut agir tôt, quitte à simplement réhydrater doucement, que de devoir gérer une urgence évitable.

Les risques liés à la déshydratation chez les seniors

Chez une personne âgée, la déshydratation n'est jamais anodine. Même lorsqu'elle semble modérée, elle peut fragiliser l'organisme et déclencher une série de complications en chaîne. Le manque d'eau altère la circulation sanguine, perturbe la température corporelle et affaiblit les fonctions cognitives. Ce déséquilibre expose le senior à un risque de déshydratation accru, et à des effets immédiats parfois graves.

Parmi les conséquences les plus fréquentes, on retrouve :

• Les chutes, dues à des étourdissements, à une hypotension orthostatique ou à une faiblesse musculaire accrue.
• Les infections urinaires, favorisées par une concentration excessive des urines.
• Les troubles du rythme cardiaque, liés à un déficit en minéraux essentiels.
• Le syndrome de glissement, un état de repli progressif pouvant conduire à une perte d'autonomie rapide, voire au décès.
• La dénutrition, souvent liée à une mauvaise nutrition, qui aggrave encore les effets du manque d'hydratation.
• Des troubles digestifs comme une diarrhée fréquente, qui peuvent accélérer une déshydratation sévère, surtout en l'absence de surveillance rapprochée.

En période de canicule, le danger est encore plus grand. La déshydratation peut provoquer un coup de chaleur, une urgence vitale chez les personnes fragiles. Mais le risque ne disparaît pas une fois l'été passé. Un logement trop chauffé, une fièvre, une gastro-entérite ou un oubli de boire peuvent suffire à déséquilibrer un organisme déjà affaibli.

Pour un aidant, comprendre ces risques permet de mieux prioriser les gestes de prévention. Car chaque signe pris au sérieux à temps, chaque verre d'eau proposé avec bienveillance, peut éviter une situation critique.

Prévenir la déshydratation : les bons réflexes à adopter

La meilleure façon d'éviter la déshydratation chez votre proche âgé, c'est d'intégrer des réflexes concrets dans son quotidien. Pas besoin de bouleverser ses habitudes, le plus important est la régularité. Voici quelques conseils essentiels : 

Ce qui aide vraiment :

• Boire par petites quantités, mais régulièrement, même sans soif, permet d'hydrater correctement l'organisme (verre d'eau au lever, après chaque repas, avant le coucher).
• Privilégier une alimentation riche en eau : melon, pastèque, soupe, compote, yaourt...
• Éviter les boissons déshydratantes : alcool, café, sodas sucrés, etc.
• Laisser une carafe ou une bouteille bien visible dans chaque pièce fréquentée.

Et en cas de forte chaleur :

• Garder le logement frais : aération tôt le matin, volets fermés en journée.
• Adapter les vêtements (légers, amples, en coton ou en lin).
• Prévoir un brumisateur, un ventilateur, ou simplement un gant humide pour rafraîchir la peau.

L'environnement compte aussi : placez les verres à portée de main, utilisez des tasses légères, installez un chemin lumineux si les déplacements sont difficiles la nuit. C'est souvent dans ces petits ajustements que réside la vraie prévention.

Comment réagir face à une déshydratation chez votre proche ?

Malgré toutes les précautions, il peut arriver qu'un proche présente des signes de déshydratation. Dans ce cas, la rapidité d'action est primordiale. Plus la réponse est adaptée, plus les risques de complications sont limités.

Déshydratation légère à modérée : agir rapidement à domicile

Si les signes sont encore modérés (fatigue, soif, sécheresse buccale, couleur de l'urine foncée, difficulté d'attention), proposez immédiatement des boissons en petites quantités, mais de manière répétée. L'objectif est de réhydrater progressivement pour éviter une surcharge digestive.

Évitez les boissons glacées qui peuvent être mal tolérées. Préférez de l'eau fraîche, des bouillons tièdes ou des tisanes peu sucrées. En parallèle, invitez votre proche à se reposer dans un endroit frais et calme. 

Si la situation s'améliore en quelques heures, poursuivez la surveillance durant la journée et adaptez les apports hydriques.

Quand faut-il appeler un professionnel de santé ?

Certains symptômes alarmants nécessitent une réaction immédiate : confusion soudaine, fièvre, maux de tête intenses, difficulté à marcher, perte de poids rapide, ou encore absence d'urines depuis plusieurs heures. Ces signes peuvent indiquer un état de déshydratation avancé ou une déshydratation grave, parfois accompagnée de complications comme une insuffisance rénale. Dans ces cas, il est indispensable de consulter un médecin ou de composer le 15 si l'état de santé de votre proche vous paraît préoccupant.

En tant qu'aidant, vous êtes souvent le premier à percevoir une alerte. Ne doutez pas de votre ressenti. Il vaut mieux agir vite et demander une prise en charge médicale, même si le doute persiste, plutôt que de laisser s'aggraver un trouble silencieux.

Anticiper ces situations, c'est aussi penser à l'organisation : conserver les numéros utiles à portée de main, connaître les habitudes de votre proche et prévoir une trousse d'urgence avec ses traitements en cours.

Quels traitements pour la déshydratation chez les personnes âgées ?

Lorsqu'une déshydratation est confirmée, la priorité est de traiter la déshydratation sans attendre, en tenant compte de l'état de santé général de la personne. La première étape consiste à réhydrater lentement, mais efficacement.

Cela passe par un apport en eau progressif, adapté aux capacités de la personne âgée. En cas de déshydratation modérée, des boissons légèrement sucrées ou salées peuvent être proposées, et dans certaines situations, une solution électrolytique peut être recommandée pour compenser les pertes en minéraux.

Lorsque l'état est plus critique, notamment si la personne est incapable de boire ou présente des troubles de la conscience, une perfusion peut être nécessaire pour rétablir rapidement l'équilibre hydrique. Ce type de traitement doit être réalisé à l'hôpital ou dans un cadre médicalisé, sous surveillance stricte.

Par ailleurs, le médecin peut prescrire un médicament en fonction des symptômes associés (fièvre, nausée, douleurs) ou pour ajuster un traitement existant qui aurait contribué à l'aggravation de la situation. Un suivi biologique permettra aussi de vérifier les taux de sodium dans le sang, souvent perturbés en cas de déshydratation avancée.

Enfin, il est essentiel de réguler la température corporelle, particulièrement en cas de canicule ou d'épisode fébrile. Cela peut impliquer un rafraîchissement de la pièce, un repos à l'ombre ou l'usage de linge humide. Chaque détail compte pour favoriser une récupération rapide et durable.

Le rôle clé de la téléassistance en cas de déshydratation

Quand on ne peut pas être présent à chaque instant, la téléassistance devient un véritable allié pour protéger un proche âgé. En cas de déshydratation, les signes peuvent apparaître en dehors de votre présence. Un malaise, une chute, un comportement inhabituel : autant de signaux que la technologie peut détecter ou relayer, pour déclencher une intervention à temps.

Anticiper les incidents grâce à Téléassistance Adapt+

Notre solution de téléassistance Adapt+ propose bien plus qu'un simple bouton d'urgence. Elle commence par un bilan personnalisé réalisé avec un professionnel d​e santé, un ergothérapeute. Cet échange permet de comprendre les fragilités, dont les risques liés à l'hydratation. Grâce aux conseils reçus, l'environnement est ajusté pour prévenir les situations à risque, comme les levers nocturnes ou les oublis répétés de boire.

Chaque année, un nouveau bilan est réalisé pour suivre l'évolution de la situation. Ce suivi permet de réagir à temps si les capacités du senior diminuent. 

Une présence rassurante avec Téléassistance Proxi+

Notre solution Téléassistance Proxi+ va encore plus loin en intégrant une dimension de présence physique. Chaque mois, un étudiant formé rend visite au domicile du bénéficiaire. Ce contact intergénérationnel permet non seulement de vérifier le bien-être global, mais aussi de détecter les petits signes qui passent souvent inaperçus : peau sèche, bouche pâteuse, propos incohérents… Ces échanges réguliers rassurent le senior… et l'aidant. En cas d'absence prolongée ou de vacances, vous savez qu'une veille humaine reste assurée, et que toute alerte sera prise au sérieux, à temps.

Grâce à ces solutions, il devient possible de concilier sécurité, autonomie, sérénité et maintien à domicile. Pour vous comme pour votre proche, c'est un filet de sécurité invisible, mais toujours présent.​

Pour aller plus loin : guides, aides et accompagnement

Prévenir la déshydratation, ce n'est pas seulement une question de vigilance quotidienne. C'est aussi un enjeu d'organisation et de soutien, pour vous comme pour votre proche.

Voici ce qui peut vous aider :

• Le crédit d'impôt de 50 % sur les services à la personne, dont la téléassistance.
• Des aides financières locales (CCAS, Points Info Seniors) qui peuvent vous orienter vers les bons dispositifs.
• MaPrimeAdapt', une subvention pour adapter le logement aux besoins liés à l'âge ou à une perte d'autonomie.

Et surtout, ne négligez pas les solutions humaines. Les services comme Libr'Alerte Adapt+ ou Proxi+ vous offrent :

• Un suivi régulier par des professionnels de santé.
• Des appels de réconfort mensuels pour briser la solitude.
• Une veille humaine, même à distance, pour que vous puissiez souffler un peu.

Chaque geste compte. Chaque solution installée à temps, c'est une inquiétude en moins pour vous, et un quotidien plus serein pour votre proche.